A la lumière de leurs lampes frontales, casque sur la tête,
des centaines de mineurs espagnols en grève, venus à
pied du nord du pays, ont parcouru les rues de Madrid,
mardi 10 juillet, lors d'une marche nocturne pour protester
contre la réduction des aides publiques.
Venus des Asturies, de Castille-Leon et d'Aragon, les régions minières du nord de l'Espagne,
environ quatre cents mineurs sont arrivés mardi à Madrid après avoirparcouru plusieurs centaines
de kilomètres à pied. Après avoir défilé dans la nuit jusqu'à la place de la Puerta del Sol,
en plein centre de la ville, accompagnés par des milliers de Madrilènes, ils doivent participer
mercredi à une grande manifestation jusque devant le ministère de l'industrie.
Les syndicats espèrent réunir vingt-cinq mille personnes.
Marchant depuis le nord de Madrid, agitant leurs drapeaux régionaux, les mineurs en habit de
travail bleu foncé sont passés devant le Palais de la Moncloa, la résidence du chef du gouvernement,
Mariano Rajoy, criant "nous sommes des mineurs, pas des terroristes", "ils sont là, ceux qui extraient le charbon".
"OUI À LA RENAISSANCE DES VILLES MINIÈRES"
"Nous verrons si nos efforts sont récompensés, pour moi ce n'est pas si évident", remarquait
Felix Lopez, un mineur 46 ans venu d'Aragon, dans le nord-est de l'Espagne. Tout aussi sceptique,
son compagnon Angel Garcia : "Rajoy a dit qu'il n'avait pas l'intention de nous voir, alors il faudra
continuer la lutte", ajoute ce mineur venu de Bembibre, une ville minière du Leon, dans le Nord-Ouest.
Portant sur leurs chemises des slogans comme "oui à la renaissance des villes minières", les mineurs
protestent contre la décision du gouvernement de réduire de 63 % cette année les aides publique au
secteur, condamnant à terme, selon eux, trente mille emplois directs ou indirects. Leur grève,
commencée il y a deux mois, s'est radicalisée au fil des semaines, les contacts avec le gouvernement
ayant échoué, et le conflit a été émaillé de violences presque quotidiennes dans le nord de l'Espagne.