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Alternatives & Révolutions
24 mars 2013

Obama au Moyen-Orient: Tragédie ? Farce ? Ou

 

Obama au Moyen-Orient:


Tragédie ? Farce ? Ou tourisme ?...

 

Obama fait du tourisme, comme le dit le Davy Crockett du New York Times (T. Friedman), mais celui-ci se trompe.

Le gagnant du Prix Nobel des Discours en Public sera au moins un super-touriste - avec 10 000 guides touristiques armés, israéliens et américains, rien qu’à Jérusalem. « Maintenant, Monsieur Le Président, voici le mur. Non, non, pas ce Mur-là, nous parlons de la construction ottomane de chaque côté de la Porte de Damas. »

Mais naturellement, s’il se rend vraiment à l’Eglise de la Nativité, Obama devra obligatoirement jeter un coup d’oeil – mais le fera-t-il ? - sur le vrai mur (« la barrière de sécurité »). Il est vrai que Berlusconi a prétendu ne pas l’avoir vu, même si Mussolini aurait au moins noté ses dimensions dignes des réalisations du fascisme. Mais le président « au bras long » est censé « plaire » aux gens, aux jeunes. Par-dessus les têtes de leurs maîtres, il va s’adresser aux jeunes. Cependant, les Israéliens et Palestiniens ne semblent pas avoir une grande confiance dans le bonhomme.

Mais il faut avoir pitié d’Obama. Quel autre homme d’Etat a préparé un voyage en Israël en rassemblant les chefs de la communauté juive des États-Unis pour leur promettre – en insistant lourdement – qu’il n’y aurait aucune grande initiative dont ils auraient à

s’inquiéter ?

 

Nous rappelons-nous l’Humiliation de Saint Barack ? Quand il fit allusion aux frontières de 1967, à la Maison-Blanche l’année dernière, Netanyahu l’a coupé court et lui a ordonné de ne plus y penser, et Obama en est resté là, l’air minable, écrasé par le Smiter Benjamin. Il n’a donc plus été question des frontières de 1967 ou de Résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Quoi qu’il en soit, Obama prend ses conseils auprès de celui qui s’est avéré être la plus grande catastrophe dans l’Histoire de la politique étrangère des Etats-Unis depuis Joseph Kennedy, à savoir son conseiller Dennis Ross, tant vanté mais tout à fait désespéré.

Nous devrons naturellement supporter les clichés habituels, ceux du Saint Barack ou ceux des crapauds de la presse. Que l’infâme processus de paix doit une fois de plus être « remis sur les rails ». Ou peut-être devrons-nous entendre parler de « feuille de route » - qui vraisemblablement ne peut pas être « remise sur les rails » puisque les trains ne fonctionnent pas sur le macadam. Et n’oubliez pas l’Iran, à propos duquel notre héros dira à chaque Israélien que « toutes les options sont sur la table ». Et pourquoi sur « la table », pour la grâce de Dieu ? Sûrement les options sont-elles dans les soutes, peut-être même dans des silos inavouables, dissimulés, dont il ne faut pas parler et dans lesquels le Smiter Benjamin maintient pointés vers le haut, 250 missiles nucléaires. Mais d’autre part, on nous rappellera tous les Macbeths installés dans la région. Pas les coupeurs de tête de Riyad, naturellement, parce que ce sont nos copains, mais certainement l’agité de Téhéran, le si sérieux Morsi, ce type dans le palais présidentiel à Damas et tous ces Calibans [personnage de William Shakespeare] salafistes - ou faut-il dire Talibans ? - attendant de pouvoir détruire la civilisation occidentale (à laquelle Israël appartient, n’est-ce pas ?)

Oh oui, cela va être un vieux film éculé, si Obama se comporte comme on s’y attend. Les Israéliens ont caché les Palestiniens loin derrière ce Mur, et le seul vrai chef Palestinien historique (oubliez Abbas) qu’Obama verra sera le vieux Grand Mufti Al-Husseini, posant avec Hitler sur une photo au mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem – l’objectif étant de souiller chaque Palestinien avec le nazisme jusqu’à la fin des temps.

Blair fera-t-il une apparition ? Plaise à Dieu que non. Il y a assez de sang du Christ qui coule au Moyen-Orient sans qu’il soit besoin d’un Dr. Faust. Mais cela vous incite à vous demander si quelqu’un osera simplement dire qu’un groupe - les Palestiniens - est occupé par un autre - les Israéliens - lesquels sont sans réserve soutenus par un autre groupe, Saint Barack et ses joyeux drilles. Peut-être veut-il laisser tomber ces histoires « de processus de paix » et organiser une course pour elle. Le redéploiement de la politique étrangère des Etats-Unis. Comme le redéploiement du Napoléon à Moscou, ou le redéploiement britannique à Dunkerque. Cela vous pousse à être désolés pour les Palestiniens, n’est-ce pas ? Et pour les Israéliens aussi.

 


* Robert Fisk est le correspondant du journal The Independent pour le Moyen Orient. Il a écrit de nombreux livres sur cette région dont : La grande guerre pour la civilisation : L’Occident à la conquête du Moyen-Orient.

 

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