Pour passer de la gauche des slogans à la gauche des projets!
Changer radicalement!
Le bla-bla habituel de chaque début d'année
ne sera d'aucun secours. Je n'idéalise pas
ce qu'il se passe ailleurs, car si de trop rares
exemples de montée en puissance d'une
"gauche radicale" sont porteurs d'alternatives,
dont il ne faut pas en sous-estimer les obstacles,
dans de nombreux pays européens, des forces
rétrogrades et xénophobes sont à l'affût, quand
elles ne sont pas déjà aux commandes.
Les stratégies actuelles des appareils des partis à la
gauche du PS mènent droit dans le mur.
Déclarations de façade, contributions et verbiage
indigestes, ne produisent rien de politique.
Le "haut", incohérent et inaudible, politicien et déchiré,
ou le"bas", émietté et en proie aux guéguerres partidaires
et égotiques, souvent politicien lui aussi, oublient
une seule chose: la perception par "les gens", le peuple
quoi, et particulièrement celui que l'on nomme souvent
"peuple de gauche" (notion que je ne partage pas), celui
attaché à l'idée et à l'histoire d'une gauche de luttes
et de transformation sociale, populaire,
progressiste et égalitaire, de cet affligeant spectacle.
J'ai la certitude que le fait de ne pas savoir, de ne
pas pouvoir, tant pèsent les schémas anciens et les
intérêts qui n'ont rien à voir ni à faire avec le combat
sincère pour une autre société et un autre monde,
ou ne pas vouloir simplement écouter les autres,
je veux dire celles et ceux qui vivent souvent mal,
voire très mal, matériellement d'abord, mais
aussi moralement, culturellement, et pour qui la
politique n'est pas un jeu mais un moyen de la
justice sociale et de l'égalité, mène au désastre.
La crise est profonde, structurelle, c'est celle du
capitalisme.C'est une crise économique, sociale,
écologique, politique, institutionnelle et morale.
C'est aussi, en France, la crise de la gauche radicale,
de son rapport au peuple, à la vie du plus grand nombre.
Celle de son incapacité à se dépasser, à se
transformer, à se repenser pour être perçue comme solide,
efficace, cohérente et digne de confiance.
Car écouter et voir, cela conduit d'abord, et sans
tergiverser, à rompre avec ces comportements, modes
de pensée, pratiques politiques, qui ne servent que
de petits intérêts, groupusculaires ou personnels,
et dont l'objectif, sous des slogans qui annoncent
pourtant tout le contraire, est de baliser les prés carrés,
sauver ses petits scores électoraux de 2 ou 3%,
dans le meilleur des cas, sans rien produire de
politique, c'est à dire sans produire de nouveaux
comportements, de nouveaux modes de pensée,
de nouvelles pratiques politiques, permettant
seuls à une alternative progressiste, donc
anticapitaliste, de voir le jour et permettant
ainsi de combattre le plus efficacement la
politique libérale qu'elle émane du PS ou de la
droite extrême et de l'extrême-droite, aux portes
du pouvoir.
Il n'y aura jamais d'alternative de gauche,
concrète, sans l'intervention déterminée, vigilante
et exigeante des citoyen-ne-s qui veulent
transformer la politique pour changer cette
société. Le rôle des forces qui se prétendent
de gauche est de favoriser l'irruption sur la scène
politique des citoyens et des citoyennes.
Comme elles ne le comprennent pas, elles portent
une lourde responsabilité devant l'histoire.
Quoi qu'il en soit, c'est à chacun et à chacune
d'entre nous, où que l'on soit, et par tous les moyens
dont nous disposons (partis, syndicats, associations,
réseaux sociaux...) de prendre la parole et d'agir
avant qu'il ne soit trop tard.
Nous le pouvons!
JCS