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Alternatives & Révolutions
25 janvier 2015

Mon avis sur "Loin des hommes" de David

 

Mon avis sur "Loin des hommes" de David Oelhoffen:

Un film d'une grande force, sensible et intelligent,

aux images magnifiques.

Un Vigo Mortensen impressionnant! A voir absolument.

 

                 

Un puissant film d’action sur un duo d’insoumis
MAGALI JAUFFRET
MERCREDI, 14 JANVIER, 2015
L'HUMANITÉ
Photo : Michaël Crotto/Pathé distribution
Photo : Michaël Crotto/Pathé distribution
"Loin des hommes", de David Oelhoffen, France, 1 h 41. Sélectionné à Venise et Toronto, le deuxième long métrage de David Oelhoffen, adapté de Camus, interroge la faillite du modèle français appliqué à l’Algérie. À méditer aujourd’hui…

On est bien loin des hommes, en 1954, dans ces contreforts rocailleux de l’Atlas algérien, près du désert. D’emblée, la caméra nous donne à ressentir une nature austère, ingrate, balayée par le vent, dans ce deuxième long métrage de David Oelhoffen, dont le précédent film, Nos retrouvailles, s’était déjà fait remarquer dans la sélection 2007 de la Semaine de la critique, à Cannes.

Daru, l’instituteur à l’accent étranger (le Viggo Mortensen du Seigneur des anneaux, magnifique dans son premier rôle en français !) fait la classe à des enfants et mène une vie solitaire, rude, spartiate, bientôt inquiétée par l’annonce des premiers soubresauts du soulèvement anticolonial dans les Aurès.

Un beau jour, on lui amène un jeune paysan mutique, prostré, ligoté, traité comme une bête, accusé du meurtre de son cousin et fortement incarné par Reda Kateb, acteur subtil. L’enseignant est prié de l’escorter jusqu’à la ville, à un jour de marche, où il sera livré aux autorités françaises.

Les valeurs humanistes très appuyées de Daru, dont le visage lumineux, cadré serré, exprimant grandeur d’âme et complexité des sentiments, prend figure de héros, l’en empêchent. Daru est un désobéissant. Pour ne pas livrer cet homme, pourchassé par des villageois réclamant la loi du sang, il prend tous les risques, ce qui donne un très beau plan du paysan regardant son allié achevant un cheval blessé, après une fusillade.

Pourquoi Daru transgresse-t-il ainsi les lois ? Comment en arrive-t-il, lui, pétri de si bons sentiments, à se demander s’il ne s’est pas trompé ? Pourquoi ce paysan ne cherche-t-il pas à s’enfuir ? Quel est son secret ? Le long périple qu’entament finalement les deux hommes, dont on ignore alors toujours le parcours, les motivations, fait basculer ce film mesuré, sobre, minéral dans un film d’action. De la psychologie taiseuse des personnages, on passe à une épopée ponctuée de bagarres, d’escarmouches, filmés au plus près du mouvement, comme du reportage caméra à l’épaule. Retenant son souffle comme dans un western, on découvre le passé de Daru et le secret de Mohamed, qui, ayant enfin un nom, se met désormais debout et occupera, à la fin, tout l’écran.

Prégnante, la violence ne chasse pas pour autant les questions philosophiques et morales assiégeant ces personnages douloureux. Il est question de vengeance, de déshonneur, de courage, de liberté, du choix de son camp, dans cette libre adaptation de l’Hôte, nouvelle d’Albert Camus issue du recueil l’Exil et le Royaume, (1957). La force de ce film au scénario captivant, à la superbe bande-son signée Nick Cave et Warren Ellis, vient de ce que le réalisateur a trouvé une forme cinématographique à cet attachant récit sur la fraternité et la difficulté de l’engagement politique. Il a, de plus, réussi à lui donner corps grâce à un casting de rêve, éliminant le superflu en grattant dans la matière jusqu’à l’os.

  • Loin des hommes, de David Oelhoffen, France, 1 h 41.

 
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