Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alternatives & Révolutions
1 juillet 2015

Regards Front de Gauche : la machine à perdre

 

Regards

 

Front de Gauche : la machine à perdre

             est-elle en marche ?

 

 

 Par Guillaume Liégard | 30 juin 2015

Nul ne sait si c’est un premier effet collatéral de la canicule annoncée, mais la température est bel et bien montée d’un cran au sein du Front de gauche. La raison ? Les prochaines élections régionales de décembre et le choix des têtes de liste.

Normalement, tout devrait être simple. Contrairement aux élections municipales de 2014, la stratégie du Parti communiste français devrait se traduire par une présentation autonome dans l’ensemble des régions. Pourtant, en cette fin de mois de juin, l’état de non avancement des discussions présage mal de campagnes dynamiques et attractives.

En ce qui concerne la désignation des têtes de liste dans les différentes régions – une discussion qui ne saurait être uniquement régionale –, on ne peut même pas dire que la discussion nationale achoppe sur de quelconques difficultés : elle n’a tout simplement pas commencé au sein de la coordination nationale du Front de gauche.

Une annonce de candidature unilatérale

Engagé dans une interminable course de lenteur, le PCF se hâte doucement, focalisé sur ses enjeux internes et au risque de passer à côté de dynamiques locales. C’est le cas notamment dans la grande région qui regroupe désormais l’Auvergne et Rhône-Alpes, où la possibilité d’un accord avec EELV se précise, mais sans un PCF aux abonnés absents. À se demander si la réforme territoriale n’aurait pas aiguisé en son sein des contradictions internes entre régions aux cultures politiques différentes. Mais c’est surtout d’Île-de-France qu’est venue la principale source de l’énervement. La raison : l’annonce unilatérale par Pierre Laurent de sa candidature en région parisienne.

Une annonce d’autant plus surprenante que le secrétaire national du PCF avait annoncé, il y a un peu plus d’un mois, qu’il ne serait pas candidat. Il avait notamment indiqué : « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur. » Si l’on ajoute que le même est aussi président du Parti de la gauche européenne (PGE), cela fait effectivement beaucoup. Et il n’est pas sûr que son annonce qu’il abandonnera son mandat de sénateur, si jamais il est élu président de région, soit de nature à aplanir les difficultés devant ce retournement de position.

Dans son annonce, Pierre Laurent a indiqué, de plus, qu’il souhaitait« que la liste soit portée par un duo paritaire avec Clémentine Autain ». Une manière un peu grossière d’instrumentaliser la porte-parole d’Ensemble et d’évacuer le Parti de gauche, qui vient de désigner Éric Coquerel comme son chef de file. Pour ce dernier, l’annonce du secrétaire national du PCF est « une mise en danger du rassemblement » et de poursuivre,« très franchement, j’espère qu’il va y avoir une réflexion, ce serait une régression terrible ».

Le débat n’a que trop tardé

La réunion du PCF de ce week-end s’est prononcée autour d’un curieux bulletin de vote. Celui-ci indique notamment : « La conférence régionale d’Île-de-France propose que dans ce cadre Pierre Laurent soit le chef de file régional des communistes avec comme rôle d’être le porte-parole, le garant, et l’animateur de cette dynamique politique. Elle propose aussi qu’il co-anime la campagne avec Clémentine Autain. » Avant de se conclure par : « Les communistes (…) laissent ouverte la question de la tête de liste pour donner la priorité à la construction du rassemblement le plus large possible. » S’il ne s’agit bien là que d’une proposition et si l’interrogation sur la tête de liste est de toute évidence un signal d’ouverture important, il n’en reste pas moins que l’utilisation du nom de la porte-parole d’Ensemble est plus que cavalier. Avant l’interview de Pierre Laurent au Parisien, il y a quelques jours, tant au sein d’Ensemble que parmi la direction du PG, il avait été indiqué que la proposition du PCF ne pouvait convenir.

Pour l’ex-socialiste Liêm Hoang-Ngoc, l’annonce de Pierre Laurent « est le signal d’une candidature PCF avec des satellites autour ». Au sein même de la direction du PCF, l’enthousiasme semble parfois extrêmement mesuré. Ainsi pour Marie-George Buffet : « C’est une candidature qui se dit ouverte. Elle n’a un sens que si elle permet de relancer le Front de gauche. »

Gageons que l’interview du secrétaire national du PCF n’est pas le point d’arrivée de la discussion, mais le début d’un débat qui n’a que trop tardé. Pour Clémentine Autain, dans Libération« Nous devons trouver la voie de l’unité, et pas seulement de l’unité entre nous, composantes du Front de gauche, même si c’est un premier pas indispensable. La force à construire désormais doit être bien plus large ». C’est effectivement tout l’enjeu.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Albums Photos
Alternatives & Révolutions
Pages
TWITTER
jcS @Revocit

L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes - Karl Marx-gauchedegauche.canalblog.com .

http://gauchedegauche.canalblog.com

     
Publicité