[Communiqué de Presse du Mouvement commun]
Goodyear: la déchéance de responsabilité
Mardi 12 Janvier 2016, 8 salariés de Goodyear se sont vus condamner à de lourdes peines, 24 mois de prison, dont neuf fermes pour «séquestration» de deux cadres de l’entreprise en 2014. C’est la première fois que des peines de prison ferme sont prononcées à l’encontre de syndicalistes en France pour des faits similaires. L’entreprise qui réalise 2,5 milliards de profit par an, et qui a distribué l’année de la fermeture 800 millions d’euros de dividendes, s’en sort indemne et les ouvriers sont eux condamnés.
Le Mouvement Commun condamne donc cette décision qui porte gravement atteinte à la démocratie et au libre exercice des libertés syndicales en France.
Comment ne pas s’indigner de cette décision qui, outre la violence sociale et la démesure, participe de la criminalisation de syndicalistes ? Comment ne pas être choqués que ce soit le parquet, et donc l’Etat, qui a décidé de maintenir la plainte suite à l’abandon des poursuites par la direction ? Comment ne pas penser que cette décision s’inscrit dans un climat sécuritaire qui ne tolère plus aucune forme de contestation populaire et aucune pensée critique à l’ordre établi ? Comment ne pas faire le lien avec l’opposition du gouvernement en 2013 au vote d’une proposition de loi d’amnistie syndicale ?
En agissant de la sorte, c’est la défense collective de nos outils de travail, de nos emplois qui est criminalisée. Ce sont les rapports de force sociaux dans la société qui sont niés. Plutôt que de défendre et protéger les plus faibles et les dominés, la justice a fait le choix à l’inverse de les condamner et donc in fine de protéger les intérêts des grands groupes.
Le Mouvement Commun demande à ce que les poursuites contre ces huit salariés et contre l’ensemble des syndicalistes poursuivis pour des raisons similaires soient abandonnées.
Le Mouvement commun soutient et s’associera à toute initiative s’opposant à cette décision et invite les citoyens à en faire de même.
Plus que jamais, il est nécessaire d’inverser les rapports de force sociaux qui contribuent actuellement à une confiscation de la démocratie.
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