En déplacement dans la ville communiste Montreuil (Seine-Saint-Denis) ce lundi matin, Emmanuel Macron est venu à La Poste dévoiler un nouveau timbre célébrant les 80 ans du Front populaire. De quoi agacer les militants du PCF et de la CGT qui lui ont préparé un comité d'accueil mouvementé. Une centaine d'entre eux étaient venus attendre le patron de Bercy. Dès sa sortie de voiture, Emmanuel Macron a été la cible de jets d'œufs, de légumes et de tracts, et c'est encadré par son service de sécurité que le ministre est parvenu à se réfugier dans le bureau de poste.
L'union régionale Île de France de la CGT a diffusé des images de l'épisode sur son compte Youtube:
Selon une journaliste du Parisien présente sur place, le ministre a reçu un œuf sur la tête, alors que retentissaient des «Casse-toi» ou encore «Ni chair à patron, ni chair à matraques». Une banderole «Plutôt en grève qu'en costard» a également été déployée, en référence à l'une des dernières polémiques opposant le ministre à deux militants CGT. «Je ne parle pas d'un texte de loi avec des œufs et des coups de bâton. Ils n'écoutent rien, ils invectivent», a lancé le ministre après avoir pu se laver le visage. Il a ensuite ajouté vouloir célébrer la Poste et la mémoire du Front populaire, «loin de la violence et de la bêtise».
«J'ai la caractéristique d'aller au contact de ceux et celles qui manifestent, je continuerai», a assuré Emmanuel Macron peu après, au micro de BFM-TV, qualifiant les perturbateurs «d'agitateurs professionnels, pas de Montreuillois ni de syndicalistes». «Nous sommes plusieurs au gouvernement à être ciblés (...) Aller au contact de celles et ceux qui sont en désaccord, c'est ça le vrai respect», a fait valoir le ministre. «Ce que j'ai vu ce matin, ce sont des comportements inacceptables», a fulminé Emmanuel Macron, qui a indiqué qu'il ne portera pas plainte.
Emmanuel Macron était visiblement persona non grata à Montreuil. Le maire Patrice Bessac a refusé de venir le recevoir. «Par cet acte symbolique, je veux faire entendre la déception, le mécontentement, l'indignation et la colère que génère, auprès des Montreuillois et hors les limites de notre commune, la politique actuelle du gouvernement», a expliqué l'édile communiste sur son blog.
Suivre à la trace les déplacements d'Emmanuel Macron semble être devenu un des sports favoris des opposants à la loi Travail. Jeudi dernier, un comité d'accueil de 200 personnes était par exemple venu perturber l'arrivée du ministre à la Gare de Lyon.