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Alternatives & Révolutions
27 juin 2016

ESPAGNE : PODEMOS PERD 1,2 MILLION DE VOIX EN 6 MOIS - RAJOY L'EMPORTE AVEC 33% DES VOIX - LA DECEPTION FERA PLACE A L'ANALYSE -

Espagne : les conservateurs soulagés remportent
les législatives, Podemos perd son sourire

 

 

PUBLIÉ LE 

avec AFP

Les militants de Podemos ont perdu dimanche soir à Madrid «le sourire d’un pays» — leur slogan — au profit des conservateurs et du chef du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, vainqueur des législatives avec 33% des voix.


Pour le changement, « peut-être faudra-t-il attendre plus longtemps que ce que nous voulions », a reconnu Pablo Iglesias, leader de Podemos. Le parti de gauche arrive en troisième position à l’issue des élections législatives de dimanche. PHOTO AFP
AFP

Jouant son va-tout après une législature éprouvante, Mariano Rajoy, 61 ans, est apparu ivre de soulagement, peinant à trouver ses mots devant des milliers de militants du Parti populaire (PP).

« Comment ne pas t’aimer ? Tu vas gouverner l’Espagne pour la seconde fois », lui a promis la foule en chantant, alors qu’après les législatives de décembre, il n’avait pu trouver aucun allié pour former un gouvernement.

Mais cette fois, s’ils restent loin de la majorité absolue, les conservateurs consolident leur position en passant de 123 à 137 députés.

Sous la tribune montée devant le siège du parti, la foule scande — ironiquement — « si se puede ! » (« oui, c’est possible »), le cri de ralliement volé à ses grands rivaux, la coalition de gauche Unidos Podemos.

Pour Laura Vasquez, enveloppée dans un drapeau espagnol sur son jean déchiré, voter PP, était « l’unique manière de maintenir la sécurité dans le pays ». Cette avocate de 41 ans associe le parti anti-austérité Podemos et ses alliés d’Izquierda Unida à un seul mot : le «communisme » honni, « incapable de gérer une économie sainement dans aucun pays du monde ».

« Le PP est le seul parti qui nous garantisse stabilité et croissance économique » après des années de crise, renchérit Andres Alvarez, publicitaire de 23 ans aux cheveux soigneusement lissés.

En décembre, Andres Alvarez avait pourtant voté pour « le changement » que proposaient les libéraux du jeune parti Ciudadanos.

Au siège du Parti socialiste (PSOE), on respire aussi le soulagement, mais sans joie.Le parti a juste évité le pire en demeurant la première force d’opposition, sans se faire dépasser par Unidos Podemos, comme l’annonçaient — à tort — les sondages. « Je ne suis pas satisfait », admet son candidat Pedro Sanchez, économiste de 44 ans. Son parti a connu une nouvelle chute historique en passant de 90 sièges à 85.

Se bornant à remercier ses militants, il n’évoque même pas les éventuelles alliances — compromises — au sein de la gauche désunie...

« La tristesse » des ex-Indignés

Sur la façade du théâtre Goya, siège électoral de Unidos Podemos, le slogan « le sourire d’un pays » brille encore, tard dans la nuit.

Mais, dans la grande salle baignée de lumière violette, le désenchantement est brutal : donnée à la deuxième place par un sondage à la sortie des urnes quelques heures plus tôt,la coalition n’a remporté, au bout du compte, que 71 sièges. Soit le même total qu’en décembre quand Podemos avait gagné 69 députés et Izquierda Unida deux.

Voix éteinte et sourcils froncés, le candidat Pablo Iglesias, professeur de sciences politiques de 37 ans, parle d’une « déception » qui semble bien cruelle. Pour le changement, « peut -être faudra-t-il attendre plus longtemps que ce que nous voulions », admet-il, entouré d’une dizaine de candidats livides d’avoir perdu 1,2 million de voix en six mois.

Encaissant ce premier coup d’arrêt après deux ans d’une vertigineuse ascension, Pablo Iglesias se refuse à évoquer, le soir même, un éventuel rapprochement avec le PSOE.

Le fait que les conservateurs triomphent, « c’est incompréhensible » pour Carlos Fernandez Liria, professeur d’université de 56 ans, dernier candidat sur la liste d’Unidos Podemos à Madrid. « Les Espagnols ont voté pour des gens qui seront bientôt mis en examen ou en prison », lâche-t-il, amer.

« Il leur sort des cas de corruption par tous les côtés mais le PP gagne encore plus de sièges. C’est l’impunité totale et les gens ne réagissent pas », pense aussi Marina Parro, architecte espagnole de 30 ans, parlant de « tristesse et d’un sentiment d’impuissance ».

Venue spécialement de Paris où elle travaille, la jeune femme était de ceux qui criaient leur « ras-le-bol » des politiques d’austérité et de la corruption avec les « Indignés », il y a cinq ans, sur la place madrilène de la Puerta del Sol.

 

Médiapart

 

En Espagne, la droite en tête, Podemos en retrait

 

27 JUIN 2016 | PAR LUDOVIC LAMANT

L’alliance avec les communistes n’a pas payé : Podemos a récolté beaucoup moins de voix, dimanche 26 juin, qu’en solo aux législatives de l’an dernier. C’est une claque pour Iglesias, qui s’imaginait déjà chef de l’exécutif. Le paysage politique reste très fragmenté. Mais la droite de Mariano Rajoy semble un peu mieux placée pour trouver une majorité.

Madrid (Espagne), envoyé spécial. - La formule grinçante de ce professeur de sciences politiques a bien résumé la soirée électorale : « Le sondage qui avait le mieux anticipé les résultats du 26 juin, c’était les élections du 20 décembre », a ironisé Pablo Simón (que Mediapart avait déjà interviewé ici). Non seulement les enquêtes d’opinion, qui prédisaient, unanimes, le « sorpasso » (le dépassement des socialistes du PSOE par la coalition Unidos Podemos), ont eu tout faux. Mais surtout, rien ne dit que ce nouveau scrutin va permettre de sortir la vie politique madrilène de sa paralysie, tant les résultats sont proches de ceux de l’an dernier : le Parti populaire (PP, droite au pouvoir) a remporté le scrutin avec 33 % des voix, suivi du PSOE (22,6 %), puis de la coalition Unidos Podemos (21,1 %) et enfin de Ciudadanos (centre-droit, 13 %).  


Si la dynamique de campagne des dernières semaines semblait plutôt ancrée à gauche, rythmée par une bataille entre les rivaux Pedro Sanchez (PSOE) et Pablo Iglesias (Podemos), c’est à droite que s’est produit le principal changement dans les urnes : un net décrochage de Ciudadanos (il perdu huit sièges) au profit du PP, qui a conforté sa stature de vainqueur. Le jeune parti du catalan Albert Rivera, souvent présenté comme le « Podemos de droite », a peut-être payé auprès d’une partie de ses électeurs le « pacte » qu’il avait conclu – en vain – avec le socialiste Pedro Sanchez, lors des négociations du printemps. 

 

 

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