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Alternatives & Révolutions
1 novembre 2016

MAROC: COLERE APRES LA MORT HORRIBLE DE MOUHCINE FIKRI

 Maroc : colère après la mort d'un poissonnier,
               broyé par un camion-benne

 

 


Des milliers de personnes ont assisté aux obsèques de Mouhcine Fikri, et marché en silence du centre-ville d'Al-Hoceima jusqu'à la localité d'Imzouren, où la dépouille a été inhumée.

AFP / FADEL SENNA

Mouhcine Fikri, un marchand de poisson d'une trentaine d'années, est décédé vendredi soir à Al-Hoceima, dans le Rif, happé par une benne à ordures alors qu'il tentait de s'opposer à la saisie et à la destruction de sa marchandise par des agents de la ville. Depuis, le mouvement d'indignation et de demande de justice se propage dans tout le royaume. Les circonstances effroyables de sa mort, filmée sur un téléphone portable et diffusée sur internet, ont choqué la population, qui a relayé des appels à manifester dans tout le pays.

 

Ce lundi, quelques milliers de personnes ont manifesté à Al-Hoceima dans le nord du pays, théâtre du drame. Cette fois des centaines de collégiens et lycéens ont rejoint le mouvement. Des rassemblements ont également eu lieu à Casablanca, Marrakech et Rabat. Si la mobilisation a bien perduré ce lundi, elle n'était sans aucune mesure avec les regroupements de la veille. 

 

Dimanche, des milliers de personnes ont participé aux funérailles du jeune homme, rendant hommage au «martyr Mouhcine» et marchant pendant plusieurs heures dans le calme du centre-ville d'Al-Hoceima jusqu'à la localité d'Imzouren, où la dépouille a été inhumée, mais également dans plusieurs grandes villes, notamment Casablanca, Marrakech et dans la capitale Rabat.

 

 


Voir l'image sur Twitter

 

Le soir-même, une marée humaine a envahi le centre-ville d'Al-Hoceima. «Criminels, assassins», scandaient notamment les milliers de manifestants. Le rassemblement, au fort accent identitaire berbère, s'est déroulé jusqu'à 21h30 sans incident. Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans plusieurs autres villes du Rif. Cette région frondeuse entretient des relations difficiles avec le pouvoir central. Elle fut notamment l'un des principaux foyers de la contestation lors du mouvement du 20-Février, la version marocaine des Printemps arabes en 2011. 

 

 Manifestation au Maroc après la mort d'un vendeur de poissons

 

 

En pointe dans ces manifestations de 2011, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a d'ailleurs mis en garde l'Etat contre «une possible répétition» du mouvement du 20-Février. Fait rare, des manifestations ont éclaté à Casablanca, Marrakech et Rabat, où plus d'un millier de personnes ont défilé au cri de «Nous sommes tous Mouhcine!». Lundi, des centaines de lycéens et collégiens se sont encore rassemblés dans la matinée à Al-Hoceima, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour la fin d'après-midi. Le scénario est particulièrement délicat pour les autorités alors que s'ouvre dans une semaine à Marrakech la conférence internationale sur le climat, la COP22, dont Rabat entend faire une vitrine internationale.

 

Le pouvoir s'est rapidement accaparé l'affaire. Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, s'est dit déterminé à à établir les circonstances exactes de la mort de Mouhcine Fikri, et à «punir les responsables de ce drame». «Personne n'avait le droit de le traiter ainsi», a déploré Mohamed Hassad. «On ne peut pas accepter que des responsables agissent dans la précipitation, sous la colère, ou dans des conditions qui ne respectent pas le droits des gens», a-t-il souligné.

 

Une «question de jours» pour l'enquête

 

Le ministère de l'Intérieur, conjointement avec le parquet local, a ouvert une enquête au lendemain de l'incident. Le roi Mohammed VI a ordonné «une enquête minutieuse et approfondie», et dépêché à Al-Hoceima le ministre Hassad qui a présenté «les condoléances et la compassion du souverain à la famille du défunt». «L'enquête doit déterminer avec exactitude ce qui s'est passé, mais il y a des choses que l'on sait déjà», a expliqué Mohamed Hassad.

 

«Ce dont on est sûr est que la personne concernée a quitté le port dans une voiture avec quelqu'un d'autre, et a refusé de s'arrêter à un contrôle de police. L'alerte a été donnée, le véhicule a été intercepté, avec à son bord une quantité importante d'espadon, une espèce interdite à la pêche», a récapitulé le ministre. «Le procureur a été informé et la décision a été prise de détruire la marchandise illégale. Toutes les questions se posent après ça», a-t-il ajouté.

 

«Qui a pris la décision de le faire le soir même, comment la benne a-t-elle pu se déclencher... c'est à toutes ces questions que l'enquête du procureur doit répondre», ceci alors «qu'il y avait beaucoup de témoins».

 

«Nous sommes catégoriques : toutes les défaillances seront sévèrement sanctionnées par la justice», a réaffirmé Mohamed Hassad. «Les conclusions de l'enquête devraient arriver très vite, c'est une question de jours», selon le ministre. «L'Etat ne peut pas être considéré comme directement responsable de ce décès, mais l'Etat a la responsabilité d'établir les fautes et de les sanctionner», a-t-il conclu.

  Leparisien.fr avec AFP
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L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes - Karl Marx-gauchedegauche.canalblog.com .

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