La voix blanche, la tête souvent inclinée vers ses notes, François Hollande a annoncé jeudi soir, dans une brève allocution télévisée, qu’il renonce à solliciter un deuxième mandat. Le Président a soufflé le chaud et le froid tout au long de son intervention, égrainant d’abord un bilan qu’il a jugé, contre toute évidence, positif, y compris sur le chômage, et ne concédant qu’une erreur, la déchéance de la nationalité. Ce qui pouvait précéder l’annonce d’une candidature. Ménageant ses effets jusqu’au bout, François Hollande a finalement affirmé être « conscient des risques d’une démarche qui ne rassemblerait pas autour d’elle ». Il s’est voulu « lucide ». Il l’a été en effet, in extremis. Car tout indique qu’il n’avait strictement aucune chance de l’emporter en 2017, et même de franchir le premier tour. Quoi qu’il ait prétendu, c’est un terrible bilan d’échec. Il était presque tragique d’entendre ainsi un président de la République jeter l’éponge en reconnaissant qu’il était devenu lui-même un obstacle à l’unité de la gauche.

On attend maintenant l’entrée en lice du « remplaçant ». Manuel Valls, qui n’a cessé de savonner la planche, a réussi son travail de sape. Il sera un autre candidat, plus autoritaire. L’homme de l’affrontement des « deux gauches », l’homme du 49-3. Mais il aura lui aussi à assumer un bilan calamiteux. Et rien n’indique que cela sera beaucoup plus facile pour un homme qui incarne, peut-être plus encore que François Hollande, la dérive droitière du Parti socialiste.


Présidentielle : Hollande renonce à la candidature pour 2017