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Alternatives & Révolutions
21 mars 2017

Hommage à Henri Emmanuelli, Homme de Gauche

Le Monde

Henri Emmanuelli, ancien président PS de l’Assemblée
                             nationale, est mort

 

 

Le député socialiste et président du conseil départemental des Landes est mort à 71 ans. Mitterrandiste authentique, il se voulait le gardien de la gauche du PS.

Le député socialiste des Landes Henri Emmanuelli répond aux questions des journalistes, lors de son arrivée, le 30 novembre 2010, au siège du Parti socialiste, à Paris, avant une réunion au lendemain de l’annonce de la candidature de Ségolène Royal aux primaires pour 2012.

L’ancien secrétaire d’Etat et ancien président PS de l’Assemblée nationale, Henri Emmanuelli, est mort à l’âge de 71 ans, a fait savoir mardi 21 mars sa famille à l’Agence France-Presse (AFP). Député socialiste, il avait décidé de ne pas se présenter pour les législatives de juin. Il était également toujours président du conseil départemental des Landes.

« Henri Emmanuelli incarnait le département depuis trente-cinq ans, c’est un grand vide qui se présente devant nous », a déclaré Xavier Fortinon, vice-président du conseil départemental des Landes, lors d’une séance consacrée au budget, avant une minute de silence très émouvante avec des élus en larmes. M. Emmanuelli ne s’était pas rendu à cette réunion lundi, étant hospitalisé à Bayonne depuis trois jours pour une double bronchite.

Elu pour la première fois député des Landes en 1978, l’homme à la voix rocailleuse, doté d’une très forte personnalité, avait été, entre 1981 et 1986, secrétaire d’Etat chargé des DOM-TOM puis du budget du président François Mitterrand. Trésorier du PS en 1987, il avait présidé l’Assemblée nationale de 1992 à 1993 avant d’être brièvement premier secrétaire du Parti socialiste (PS) entre 1994 et 1995. Il avait alors été battu par Lionel Jospin pour porter les couleurs socialistes à l’élection présidentielle de 1995.

Rattrapé par les affaires, Henri Emmanuelli avait été condamné en 1997 à deux ans de privation de ses droits civiques dans l’affaire Urba de financement illégal du PS en tant que trésorier. Il avait retrouvé en 2000 ses mandats de député et de président du conseil général des Landes.

Hostile aux thèses « sociales-libérales »

Mitterrandiste authentique, hostile aux thèses « sociales-libérales », cet ancien de la Compagnie financière de Banque d’Edmond de Rothschild se voulait le gardien de la gauche du PS. Militant en 2005 pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen, il était le père spirituel de Benoît Hamon.

Le candidat socialiste à l’élection présidentielle a d’ailleurs réagi à cette annonce mardi matin depuis Bruxelles, à la sortie de sa rencontre avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Très ému, il a déclaré qu’il était « très dur pour [lui] d’en parler » :

« Il était très malade, je lui ai parlé au téléphone encore récemment. Il a eu un rôle extrêmement important pour moi, pour ce que je suis. Je lui dois beaucoup, il était plus âgé que moi, mais il était pour moi comme un frère, une âme sœur. »

Dimanche lors de son meeting à Bercy, M. Hamon avait encore cité M. Emmanuelli comme l’un de ses modèles politiques.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a fait part sur Twitter de sa « stupeur » et de son « émotion » :

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise à la présidentielle et ancien membre de l’aile gauche du PS, a également réagi dans un tweet laconique :

Henri Emmanuelli nous quitte. La mer a emporté le rocher.

 

Soutien critique de Benoît Hamon

En 2005, au congrès du Mans, Henri Emmanuelli avait décidé de s’associer au Nouveau Parti socialiste, porté par la génération des quadras, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. L’attelage n’avait pas tenu, mais les liens avec Benoît Hamon perdurèrent. « J’entretiens avec lui une relation de très grande confiance, confiait Benoît Hamon en 2010. J’écoute ses conseils. A Reims, il m’a évité de commettre des erreurs. » Plus récemment, en janvier, alors qu’il tenait meeting dans sa circonscription de Mugron (Landes), Benoît Hamon confirmait : « C’est une personne qui a beaucoup compté dans mon histoire politique. »

M. Emmanuelli avait apporté son soutien à Benoît Hamon lors de la primaire de la gauche, bien qu’il critiquât le concept de primaires ouvertes. M. Emmanuelli avait également souligné, dans une courte déclaration à une journaliste de Sud Ouest confirmée à l’AFP, n’être « pas du tout d’accord avec son projet de revenu universel », qu’il jugeait « déresponsabilisant ».

Les dates

31 mai 1945 : Naissance à Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées-Atlantiques

Avril 1978 : élu pour la première fois député des Landes

1981-1983 : secrétaire d’Etat chargé des DOM-TOM du président François Mitterrand

1983-1986 : secrétaire d’Etat chargé du budget

1992-1993 : président de l’Assemblée nationale

1994-1995 : premier secrétaire du Parti socialiste (PS) entre 1994 et 1995

Février 1995 : il est battu par Lionel Jospin lors de la primaire interne du PS pour représenter son parti à l’élection présidentielle.

Décembre 1997 : condamné pour complicité de trafic d’influence à dix-huit mois de prison avec sursis et à deux ans de privation de ses droits civiques dans l’affaire Urba de financement illégal du PS en tant que trésorier.

Février 2000 : il retrouve ses mandats de député et de président du conseil général des Landes, qu’il ne quittera plus.

2005 : militant pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen

21 mars 2017 : mort à Bayonne des suites d’une longue maladie



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