L’Europe constituait, disait-on, un clivage à gauche. En organisant un débat sur cette question entre Jacques Généreux, conseiller de Jean-Luc Mélenchon, et Thomas Piketty, conseiller de Benoît Hamon, nous avons souhaité comprendre leurs divergences.

 

L’Europe : le thème, insuffisamment présent dans la campagne, constituait, disait-on, un clivage à gauche. En organisant un débat sur cette question entre Jacques Généreux, conseiller de Jean-Luc Mélenchon, et Thomas Piketty, conseiller de Benoît Hamon, nous avons souhaité non seulement pallier l’absence de toute discussion entre les deux candidats, mais comprendre leurs divergences sur ce sujet. Les deux économistes – qui ont immédiatement accepté notre invitation, qu’ils en soient à nouveau remerciés – ont eu des échanges cordiaux, nourris, toujours passionnants sur tous les sujets cruciaux. 

Jacques Généreux et Thomas Piketty partagent le même constat sur l’état de déliquescence de l’Union européenne – dont nous soulignons ici les caractéristiques libérales et non démocratiques –, et l’urgence à y remédier. Plus frappant encore : les solutions qu’ils ont avancées quant à la nécessaire démocratisation ou à l’instauration indispensable d’harmonisations sociale et fiscale, y compris dans la méthode à suivre, n’attestent pas d’un fossé infranchissable, comme le montrent les larges extraits que nous publions. Ces vues convergentes ne peuvent que donner des regrets face à une désunion mortifère.