Jean-Baptiste Del Amo est le lauréat du Livre Inter 2017 pour "Règne animal" (éd. Gallimard). Il est l'invité de Léa Salamé.

Jean-Baptiste Del Amo, en studio, ce lundi 5 juin
Jean-Baptiste Del Amo, en studio, ce lundi 5 juin © capture d'écran

"J'ai réalisé combien les jurés du Livre Inter sont des lecteurs passionnés", explique Jean-Baptiste Del Amo, couronné par l'édition 2017 du prix du Livre Inter. "Dès le premier tour de scrutin, il a recueilli beaucoup de voix, expliquait Eva Bettan, qui a révélé ensuite qu'il n'a fallu "que 4h10 de délibération pour le choisir. Pour nous, c'est un court-métrage", plaisante la spécialiste du 7eme art de France Inter, qui dirige chaque année les sessions de ce prix très spécial.

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J'ai essayé d'écrire un livre qui soit une expérience physique, émotionnelle

Jean-Baptiste Del Amo a voulu montrer la violence à l'égard des animaux, miroir de celle des hommes, aussi bien que la façon dont elle se transmets de génération en génération, "d'où vient cette violence tacite".

Une prise de conscience à l'origine du livre

Une visite effectué dans une porcherie industrielle, pour un tout autre projet, en compagnie d'un autre auteur ami Tristan Garcia (prix du Livre Inter 2016), l'a inspiré pour cette fresque familiale.

"Je n'ai rien de spectaculaire. Un bâtiment gris dans une campagne silencieuse. On a ouvert de grandes portes et un concert de hurlements sidérants nous a assaillis. Les corps des animaux qui se jetaient sur les barrières. Un instant de prise de conscience sur la condition de ces animaux, poursuit Tristan Garcia, depuis engagé dans la cause auprès de l'association L214.

L'action de L.214 a permis de légitimer ce débat sur la condition animale, de le porter dans le débat public. Il y a un débat de fond engagé, qui va changer la société

À réécouter

"Je ne voulais pas idéaliser l'élevage, ce rapport aux animaux de la ferme traditionnelle. L'industrialisation de l'élevage a décuplé cette violence de manière effrénée " :

Je voulais montrer comment les hommes ont été gangrenés par cette violence

Jean-Baptiste Del Amo explique aussi qu'il a lui-même recueilli deux cochons : "J'ai toujours eu une affection pour cet animal. On a toujours eu une forme de mépris pour lui alors qu'il est en fait très intelligent, sensible, et très proche de l'homme."