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Alternatives & Révolutions
29 septembre 2017

Jean-Luc MELENCHON met Edouard PHILIPPE sur le gril (France 2 hier soir)

HUMANITE.FR

 

 

Jean-Luc Mélenchon met Edouard Philippe sur le gril

 

 

 

Jeudi soir dans l’Emission politique de France 2, le député des Bouches-du-Rhône a interpellé le premier ministre sur l’injustice et l’inefficacité de sa politique sociale, fiscale et environnementale.
Une fois évacuée les anecdotes (Edouard Philippe et son portrait de Jean-Luc Mélenchon dans la revue Charles ou qui révise l’ENA dans le bureau de celui qui était alors sénateur), le premier ministre et le chef de file de la France insoumise ont débattu, jeudi soir dans l’émission politique de France 2, de la politique sociale et fiscale du gouvernement.
« La souffrance se répand partout, monsieur le premier ministre, et ce n’est pas juste », a lancé d’emblée Jean-Luc Mélenchon avant de s’attaquer aux arbitrages budgétaires présentés la veille : « Quand il y a 9 millions de pauvres, on ne peut pas entendre qu’on va donner encore 4 milliards à ceux qui ont déjà tout. Quand vous avez un quart des Français qui ne se soignent pas parce que c’est trop cher, on ne peut pas entendre qu’on va baisser le budget de la santé d’encore 4 milliards. Quand 2 millions de personnes attendent, parfois depuis 10 ans, non pas un château mais un HLM pour vivre dignement, on ne peut pas entendre que vous baissiez le budget de la construction et que en plus vous allez ruiner les HLM. Pour tout c’est comme ça ».
Le député des Bouches-du-Rhône en a profité pour mettre en cause la théorie du ruissellement (« si les riches sont très riches alors il va tomber des miettes de plus en plus grosse sur la table du pauvre») qui « quand bien même (elle) fonctionnerait, ça n’a jamais été le cas nul part, serait indigne d’une République comme la nôtre » et pour proposer quelques-unes des mesures de son propre programme : impôt universel « pour que tout le monde paie quel que soit l’endroit du monde » où il aurait pu partir, taxer les revenus du capital comme les revenus du travail, 14 tranches d’impôt pour « que tout le monde paie à proportion de ses moyens ».
Edouard Philippe se réfugie alors derrière une « situation où la France va mal, (où) ça fait longtemps qu’il y a un chômage de masse » et sur l’idée que d’autres « économies pas moins démocratiques, pas moins attachées aux droits sociaux ont réussi par un certain nombre de mesuress" à réduire ce chômage. « Si c’est pour faire des jobs à un euro comme en Allemagne, merci on n’en veut pas en France. Arriver à 4% de chômage à ce tarif-là, non, ce n’est pas sérieux », rétorque Jean-Luc Mélenchon, interpellant peu avant Edouard Philippe sur les 80 milliards d'euros qui échappent au fisc chaque année du fait de l’évasion, « soit deux fois le montant de ce qu’on paie pour la dette ». Le chef du gouvernement se défend de ne pas y voir un problème mais, comme son ministre des Finances, n’a pourtant pas eu un mot sur les recettes qui pourraient être augmentées, tout occupé à démontrer la nécessité de baisser la dépense publique pour… résorber la dette.
Après une passe d’arme sur le choix de l’ex candidat insoumis au second tour de  la présidentielle et sur l’expression de « coup d’Etat social » (« vos déceptions à mon égard ne vont pas remplir la soirée », espère le député de Marseille), Jean-Luc Mélenchon embraye sur les ordonnances : « Lorsqu’on change un siècle et demi de luttes sociales et de compromis sociaux dans le pays, parce que c’est ça le code du travail, (…) et qu’on demande aux députés oui ou non, j’appelle ça un coup de force. (…) Vous savez que la partie n’est pas finie, le texte doit revenir, les ordonnances ce n’est pas encore une loi», explique-t-il avant de demander au premier ministre d’ « assumer » l’inversion de la « hiérarchie des normes » (des accords de branches ou d’entreprise qui prévalent sur la loi). Comme depuis des semaines, l’argumentaire du gouvernement est invariable : « la dérogation (à la loi, NDLR) est possible depuis 1982 » et il ne faut pas avoir « peur du dialogue social dans la branche ou l’entreprise». « Depuis toujours pour déroger à la loi, il faut que le texte de la dérogation soit meilleur que la loi. Ça s'appelle le principe de faveur », réplique Jean-Luc Mélenchon qui ajoute qu' « entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui protège ».
Renvoyé au rang de « conservateur », le député n’a « pas peur des mots » non plus : « Je suis pour que les gens vivent dignement. Je suis pour conserver la sécurité sociale. Je suis pour conserver la santé quand on l’a», argue-t-il obligeant un premier ministre qui croyait le ringardiser à se ranger derrière ces mêmes affirmations (quoi que douteuses dans sa bouche au vu notamment des attaques contre les cotisations sociales contenues dans les projets de lois de finance).
Dernier sujet de ce débat : le Ceta (traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada) entré partiellement en vigueur le 21 septembre, après ratification du parlement européen mais sans que l’Assemblée nationale n’ait eu encore son mot à dire. Le premier ministre botte en touche sur « les tribunaux d’arbitrage qui permettront aux multinationales d’ester contre les Etats », selon les termes de Jean-Luc Mélenchon, comme il le fera à nouveau quelques minutes plus tard sur le nombre de centrales nucléaires que son gouvernement entend fermer. « Il faut se dépêcher de changer de mode de production et de consommation parce qu’on est en train de s’empoisonner tous et on est en train de détruire la planète », avertit de son côté le député insoumis.
  
Un débat d’une vingtaine de minutes qui se conclut sur une formule d’Edouard Philippe sans doute à nouveau vouée à ringardiser son adversaire : « je suis un réformiste, vous êtes un révolutionnaire »…
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