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Alternatives & Révolutions
25 juillet 2018

Le bras d'honneur de #Macron dans l'affaire #Benalla ! (Marianne)

 Marianne- T.Vampouille
               "Qu'ils viennent me chercher" :
le bras d'honneur de Macron dans l'affaire Benalla

Voici donc la première déclaration d'Emmanuel Macron dans l'affaire Benalla. Six jours après l'éclatement du scandale, le président de la République a fini par sortir de son silence ce mardi 24 juillet pour lancer : "S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent me chercher !". "Ils". Mais qui sont donc ce "ils" que le chef de l'Etat agite au-dessus de nos têtes ?

"Ils", sont-ce les parlementaires réunis en deux commissions d'enquête, à l'Assemblée et au Sénat, pour faire la lumière sur l'affaire Benalla ? Si c'est le cas, Emmanuel Macron a beau jeu de faire le matamore : au nom de la séparation des pouvoirs, justement brandie l'après-midi même par son directeur de cabinet Patrick Strzoda face aux députés au nom du président, celui-ci sait bien qu'il est constitutionnellement irresponsable devant le Parlement et qu'"ils" ne peuvent donc pas venir le chercher. Au passage, on notera l'ironie qu'il y a à justement aller jouer le bravache devant… les députés de son camp, tranquillement réunis dans les jardins de la Maison de l'Amérique latine pour fêter la fin de l'année parlementaire, comme si de rien n'était. Parmi eux, plusieurs siègent à la commission d'enquête, quand leurs pairs de l'opposition réclament en vain que le chef de l'Etat vienne s'y expliquer. Mais si le président se considère "responsable", qu'"il" aille le dire devant la commission d'enquête !

"Ils", sont-ce donc les journalistes ? Là encore, ça ne colle pas car précisément, depuis les révélations du 18 juillet dans Le Monde, la presse n'a eu de cesse de pointer le rôle de l'Elysée et la nécessité pour le président de la République de s'en expliquer. Quand Emmanuel Macron dit que "s’ils cherchent un responsable, le seul responsable, c’est moi et moi seul", c'est bien effectivement la conclusion vers laquelle mènent les révélations des derniers jours qui toutes, indépendamment des responsabilités ponctuelles d'intermédiaires - dont personne n'a réclamé la tête comme il fait semblant de le croire en dénonçant "la république des fusibles" -, pointent vers la responsabilité du chef de l'Etat. On relèvera cette fois le cynisme dont il faut faire preuve pour déclarer, toute honte bue, que "nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité", quand ce sont les médias qui ont dévoilé aux Français une vérité que l'Elysée planquait depuis près de trois mois… Si Emmanuel Macron "assume" désormais tant cette vérité, qu'"il" aille enfin répondre aux questions des journalistes qui l'ont révélée !

C'est sur les Français qu'Emmanuel Macron fait ruisseler son mépris

"Ils", finalement, ne sont-ce pas tout simplement les Français ? "Je réponds au peuple français", a en effet conclu le chef de l'Etat. Fort bien, celui-ci l'attend, sauf que le chef de l'Etat l'évite justement, en annulant par exemple, à la suite du scandale, sa visite prévue sur le tour de France ce mercredi. Et en traitant comme il le fait les parlementaires de l'opposition, élus de la nation, ou la presse qui n'a fait que son boulot au service du public, c'est justement sur les Français qu'Emmanuel Macron fait ruisseler son mépris. Tel Marie-Antoinette dans les jardins de son Trianon, protégé par sa cour, le monarque défierait-il le peuple de prendre piques et fourches pour aller le chercher en son palais ? Personne n'y pense, car la "la république de la haine" qu'il fustige est un fantasme. Ce que réclament les Français, ce sont des explications, simples, directes, qui seules seraient à même de conserver un peu de crédit à la promesse d'"exemplarité" du nouveau monde.

Alors seulement, Emmanuel Macron pourrait justifier comment il a pu, comme il l'avoue, "confirmer la sanction" d'Alexandre Benalla, dont la légèreté frappe au regard des faits reprochés ? Ou encore pourquoi, si "personne, personne auprès de [lui] ou dans [son] cabinet n’a jamais été protégé ou soustrait aux règles, aux lois de la République, au droit de tous les citoyens", n'a-t-il pas veillé à ce que les faits "graves, sérieux" qu'il reconnaît n'ont pas fait, comme la loi l'exige, l'objet d'un signalement à la justice ? Pourquoi enfin, s'il a ressenti ainsi qu'il le clame le comportement d'Alexandre Benalla le 1er mai comme "une trahison", s'est-il contenté de le suspendre 15 jours avant que le "traître" ne se voit confier l'organisation… des déplacements privés du président, avec appartement de fonction à la clef ?!

Toutes explications dont sont encore privés les Français. Au lieu de quoi, ils n'ont eu droit qu'à une provocation bravache accompagnée de bons mots entre soi - "Alexandre Benalla n’a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n’a jamais été mon amant" -, complaisamment applaudis par ses troupes de fanzouzes subjugués. Les Français, finalement, n'ont eu droit qu'à un vulgaire bras d'honneur.

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