Selon un sondage confidentiel, 63 % des personnes interrogées se plaignent de la piètre qualité de l'alimentation vendue par la grande distribution.

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Dans un sondage effectué au début de l’été par Opinion Way pour Veeva, une société spécialisée dans la surveillance des réactions de la clientèle face aux produits alimentaires vendus en grande surface, les Français et Françaises de plus de 18 ans interrogés se plaignent de la piètre qualité de ce qui leur est vendu. Ils sont 63 % à se plaindre régulièrement de ces produits. Il faut ajouter à ce chiffre les 23 % qui répondent qu’ils sont rarement satisfaits. Ce qui fait 86 % de consommateurs des grandes enseignes contraints d’acheter une nourriture qu’ils considèrent comme médiocre alors que 74 % des personnes interrogées affirment être attentives à la qualité de ce qu’elles mangent. Pas étonnant que la grande distribution à laquelle ce sondage a été communiqué insiste pour qu’il ne soit pas rendu public et reste confidentiel.

Cela est d’autant plus vrai que, dans la même enquête, six Français sur dix ont expliqué avoir, à plusieurs reprises, boycotté une marque ou ont conseillé à leurs proches de ne plus l’acheter. La propension de la tranche d’âge des 18/24 ans à faire de la qualité un critère d’achat est cependant moins importante. Cela incite les auteurs de l’étude à conclure que « les 18-24 ans sont une cible rêvée pour le marketing ».

Baisse de chiffre d'affaires

Ces réactions de méfiance d’une grande majorité de consommateurs, à commencer par ceux qui n’ont pas d’autre choix que la grande distribution pour se nourrir, expliquent aussi que les chiffres d’affaires des grandes enseignes de super ou hypermarchés soient régulièrement en baisse depuis quelques années malgré leurs efforts de communication, en dépit de politiques de marketing portant sur le bio et sur des appellations évoquant (faussement) des origines de terroir ou de ruralité pour une partie grandissante de leurs offres. Ce déguisement d’origine ne semble pas convaincre la clientèle qui, lorsqu’elle en a la possibilité, se tourne vers les Amap, les achats à la ferme ou les marchés de producteurs locaux, surtout quand ils ajoutent des produits transformés à leur offre locale de fruits, de légumes ou de viande.

Les grandes surfaces sont en perte de vitesse, mais la disparition progressive des petites boutiques, que nul ne cherche vraiment à freiner, les protège encore du désamour des consommateurs révélé par le sondage. Un désamour accéléré par la prise de conscience que la bouffe industrielle fait encore largement appel aux pesticides et aux additifs.