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Alternatives & Révolutions
12 novembre 2018

La colère monte contre la hausse des prix du carburant - (L'Humanité du 29 octobre) -

L'Humanité
La colère
monte contre
la hausse des prix du carburant

 

 

Lundi, 29 Octobre, 2018

Il faut réduire l’usage du diesel, nuisible à la santé. Mais, en faisant peser l’effort sur le consommateur via la hausse des taxes, le gouvernement cherche plus à résoudre son équation budgétaire qu’à répondre à l’urgence écologique.

La colère monte. Hier la pétition contre la hausse des prix du carburant, lancée depuis une semaine par une automobiliste, a atteint 400 000 signatures. En un an, les prix à la pompe ont grimpé de 23 % pour le diesel et de 14 % pour l’essence, dépassant dans les deux cas 1,50 euro le litre.

Cette hausse est en partie imputable à l’augmentation du prix du pétrole sur les marchés mondiaux, passé de 65 à 86 dollars entre janvier et octobre. Mais c’est surtout l’augmentation des taxes sur les carburants, décidée en septembre par le gouvernement, qui explique la flambée des prix : 7,6 centimes de taxe de plus par litre de diesel et 3,90 centimes par litre d’essence. « En dix ans, la facture énergétique liée aux taxes a augmenté de 13 % pour un automobiliste possédant un véhicule essence et de 26 % pour un automobiliste possédant un véhicule diesel », a alerté l’association de consommateurs CLCV. Et la tendance devrait se confirmer en 2019 avec une nouvelle hausse des taxes, prévue dans la loi de finances, de 6 centimes pour le diesel et de 3 centimes pour l’essence.

Le gouvernement veut engranger des taxes plutôt qu’encourager la transition écologique

« On peut comprendre la colère des Français devant les difficultés de la vie quotidienne », a reconnu hier sur Europe 1 Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, arguant que la hausse des taxes est destinée à ne « pas être complice d’un scandale sanitaire. Le diesel et les particules fines, c’est des milliers de morts par an ». L’argument de santé publique est pertinent. Depuis 2012, les gaz d’échappement des moteurs diesel, qui émettent beaucoup de particules fines, ont été classés comme « cancérogènes avérés pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer, l’autorité reconnue en la matière. Longtemps minimisées, leurs émissions totales de gaz à effet de serre ont aussi été reconnues supérieures à celles de l’essence.

Mais, en utilisant la taxe comme seul instrument, le gouvernement prend en otage des millions de Français, qui pendant des années ont été encouragés à investir dans des véhicules diesel. Avec le développement progressif du parc de centrales nucléaires dans les années 1970, les besoins en fioul, jusque-là utilisé massivement pour le chauffage, ont chuté. Pour écouler les surplus, l’État a alors encouragé par des baisses fiscales l’utilisation du diesel comme carburant. Les constructeurs français ont accompagné le mouvement pour devenir les premiers producteurs mondiaux de voitures à gazole. Résultats, la part des voitures roulant au diesel est passée d’à peine 5 % au début des années 1980 à 70 % aujourd’hui. Un chiffre qui, malgré un premier recul cette année, place la France en tête des pays européens où les véhicules diesel sont majoritaires.

Avec cet héritage historique, la transition sera forcément longue. Et nécessite des mesures d’accompagnement pour le pouvoir d’achat des ménages. À cet égard, entre le refus par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, de créer un chèque carburant, pourtant proposé par sa majorité, et la baisse de 10 000 euros à 6 000 euros de la prime pour l’achat d’une voiture électrique, le compte n’y est pas. Et ce n’est pas l’appel du ministre aux constructeurs automobiles pour qu’ils contribuent au financement de la prime à la conversion, versée pour l’achat d’une voiture plus propre, qui va faire la différence. Malgré les discours, le gouvernement semble plus guidé par la volonté de faire des économies que par celle d’amorcer la transition écologique. En 2019, il va consacrer 3 milliards d’euros à des mesures en faveur de l’environnement… et empocher 23 milliards d’euros de taxes sur les énergies fossiles.

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