Globenet, ou le militantisme dans l’accès à Internet

ARNAUD GRANGERET

VENDREDI, 12 AOÛT, 2016

L'HUMANITÉ

AFP

Fondée en 1995, l’association tenait, mardi soir, à Paris, sa réunion publique mensuelle pour dresser le bilan de son activité.

Dans la cafétéria du Centre international de culture populaire, au 21 ter, rue Voltaire à Paris (11e), une poignée de personnes s’installent derrière leurs ordinateurs. Les membres de Globenet commencent leur séance. Fondée en février 1995, l’association naît de l’intérêt suscité par le développement d’Internet auprès de diverses organisations non gouvernementales et militantes, telles que les Amis de la Terre ou encore la Confédération paysanne. Cherchant à utiliser ce nouveau média en plein essor, offrant de nouvelles possibilités de communication et d’action, elles cherchent à s’y rattacher par elles-mêmes au travers de ce nouveau fournisseur d’accès à Internet (FAI).

Après diverses mutations, et un passage à vide dû à la forte baisse des subventions publiques, Globenet licencie ses quatre salariés et décide de n’employer que des bénévoles. Les moyens changent, l’association se focalise plus sur l’hébergement de sites Internet, mais la vision reste la même. Pour l’un de ces bénévoles, qui souhaite rester anonyme, l’action de Globenet à propos du Net, « c’est important en termes d’engagement politique. Ça permet l’existence d’un outil serein et indépendant de structures qui pourraient lui nuire ». L’idée première de l’association est qu’aucun site ne devrait être privé d’accès à Internet par son FAI à cause des propos qui y seraient présentés. La liberté d’expression est au cœur de l’activité de l’organisation.

Hébergement de sites « engagés politiquement ou non lucratifs »

L’une des illustrations les plus marquantes des initiatives militantes de l’association est peut-être la création en 2002 de No-log. En réaction aux activités de Wanadoo (qui, non content de faire payer l’accès à Internet, revendait les données clients récupérées par l’opérateur), le service No-log propose alors un accès à Internet ainsi qu’une boîte mail, le tout dans le plus strict anonymat. Le succès est là, et plus de 60 000 comptes No-log sont créés en quatre ans.

Aujourd’hui, Globenet héberge des sites « engagés politiquement ou non lucratifs », dans une volonté d’extirper Internet des logiques marchandes globales. Ces sites sont Acrimed, la Confédération nationale du travail ou encore Archéologie pour tous. Sur une note d’actualité, au cours des mobilisations sociales contre la loi travail, les bénévoles de l’association constatèrent une recrudescence de l’utilisation et des visites sur les sites qu’ils hébergèrent, pointant ainsi la nécessité d’un Internet accessible pour tous.

GLOBENET, ou le militantisme dans l'accès à Internet (L'Humanité)

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