Libération infos Mélenchon et le PCF : la liste

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Mélenchon et le PCF :

la liste de griefs s’allonge

L’ex-candidat à la présidentielle appelle son allié

communiste à la clarification.

Partir aux européennes sans les communistes ? Jean-Luc Mélenchon y songe de plus en plus. Vendredi sur son blog, jour de Saint-Valentin mais surtout veille d’un conseil national du Parti de gauche (PG) à huis clos, son coprésident, qui n’a toujours pas digéré les alliances locales scellées entre communistes et «solfériniens» - en particulier à Paris -, a dénoncé «une semaine si pitoyable de démonstration de subordination».

Dans sa ligne de mire : la présence du logo Front de gauche sur l’affiche de campagne de la candidate PS à Paris, Anne Hidalgo, alors qu’une liste PG est en lice.«Le PS a imposé au PCF parisien de rompre l’accord, pourtant a minima, passé avec ses partenaires sur ce sujet deux jours avant, a-t-il regretté. Et il a imposé à Pierre Laurent [secrétaire national du PCF, ndlr] lui-même un meeting avec Anne Hidalgo dans le XX^e arrondissement, où il n’y a aucun danger pour la gauche qui s’y trouve ultramajoritaire. Mais c’est l’arrondissement de la tête de liste du Front de gauche, Danielle Simonnet.» Et Mélenchon de déplorer que «la confusion [soit] à son comble», arguant que les électeurs du Front de gauche, «à juste raison, se demandent à quelle sauce seront préparées les élections européennes, et si nous allons devoir y supporter de nouveaux arrangements avec les socialistes et leur Europe».

Hier dans le Journal du dimanche, Eric Coquerel (PG) a résumé l’état d’esprit dans l’entourage de Mélenchon : «Il n’y a plus aucune confiance dans la capacité du PCF à respecter ses engagements.» Dans une résolution adoptée hier à 97% par son conseil national, le PG lui a d’ailleurs réclamé «des signaux clairs» et précisément «un engagement» à «présenter des listes autonomes aux élections cantonales et régionales de 2015». Vendredi sur son blog, l’ex-candidat à la présidentielle s’interrogeait : «Comment aller rassurer [nos électeurs] et les entraîner, flanqués des colistiers de Jean-Marc Ayrault, Anne Hidalgo et de combien de ministres et de députés qui soutiennent la politique de droite du gouvernement en France et en Europe ?»

Jeudi, sur France 2, le coprésident du PG avait une énième fois appelé la gauche du PS à la rupture, avant de s’adresser à «l’opposition» écologiste : «Je dis à Mme [Eva] Joly, qui dit aux Verts qu’il faut quitter le gouvernement, à Noël Mamère, faisons une liste ensemble aux européennes.» Hypothétique.

Jonathan BOUCHET-PETERSEN