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Alternatives & Révolutions
18 mars 2014

le 17 Mars 2014 Tribune Penser

 le 17 Mars 2014

Tribune

 

Penser l'après-capitalisme est un but mais devient un levier....

 

 

 À quoi nous sert le communisme ?

 

 

Par Pierre Zarka, Association des Communistes Unitaires. "On va dire qu’évoquer le communisme éloigne des urgences. Mais l’apport du communisme n’est pas du rêve, il change le centre de gravité de l’affrontement de classes."

Socrate demande à ses élèves : « Un homme marche et arrive devant un ravin ; il tourne à droite, marche et arrive de nouveau à un ravin. Il tourne encore à droite et arrive encore à un ravin ; puis recommence encore une fois ; il est donc entouré de ravins. Comment l’en sortir ? » Les élèves restent cois. Socrate leur dit : « La réponse était comment est-il arrivé là ? Vous n’avez pas trouvé de solution parce que vous êtes restés enfermés dans les termes où le problème a été posé alors qu’il fallait vous en libérer. »

Cela ne vaut-il pas pour nous ?

Le cadre idéologique dans lequel sont posés nos problèmes est celui créé par le capital. Se battre avec ces termes nous laisse comme ces abeilles qui, voulant sortir par la fenêtre, ne cessent de se heurter à la vitre. Une part importante des déçus le ressent, ce qui les rend disponibles pour réfléchir à une autre voie. Ce qui peut nous sortir du sentiment d’impuissance, est d’aborder le présent et les urgences à partir d’une autre conception de la société. Si le capitalisme est en crise, penser l’après-capitalisme est non seulement un but mais devient un levier.

On va dire qu’évoquer le communisme éloigne des urgences. Mais l’apport du communisme n’est pas du rêve, il change le centre de gravité de l’affrontement de classes. Les travaux des Communistes unitaires pour repenser le communisme ne sont pas ceux d’un club mais relèvent de l’action politique. Deux exemples :

Le communisme implique, selon Marx, contrairement à l’expérience soviétique, un processus de dépérissement de l’État. À quoi un tel concept peut-il servir ? Aller d’élection en élection pour que la situation ne cesse de se détériorer nourrit un sentiment d’impuissance. Or, qui réduit la citoyenneté aux seules élections, si ce n’est la bourgeoisie ? Si nous nous mettions à penser que la démocratie, c’est faire par soi-même avec ses semblables, sans attendre l’État, nous percevrions que le point commun à toutes les luttes et attentes, c’est d’espérer un pouvoir d’imposer. Alors la politique tournerait moins autour des leaders qu’autour de comment nos actes ont pour sens d’arracher des parts de « pouvoir faire ». Voilà qui favoriserait la convergence de tous les combats. Si les salariés se libéraient de toute notion de dépendance, dans quelle entreprise seraient-ils encore à la merci d’un hypothétique repreneur ?

Le communisme, c’est, dit Marx, le dépassement du salariat. Science-fiction ?

On l’a cru. Mais faut-il considérer que les seuls moments utiles à la société sont ceux passés dans l’entreprise ? Seuls les exploiteurs ont intérêt à définir ainsi la production de richesses. Quand des enseignants s’occupent d’enfants, c’est reconnu utile, et quand des parents ou grands-parents s’occupent des mêmes enfants, cela ne le serait plus ? Faut-il être dans une logique marchande et dans une activité contrainte pour qu’elle soit reconnue ? La qualification ne peut-elle pas servir d’étalon pour garantir des revenus lors de tous les moments de la vie ? Utopie ? Que sont déjà les congés maternité, les congés formation mais aussi les heures syndicales payées, les congés payés ? Se cultiver, être en bonne santé n’apporte rien à l’économie ? La lutte pour la retraite ou contre le chômage ne serait-elle pas plus forte si le rapport travail-hors travail était vécu comme producteur de richesse ?

Ces propos sont-ils inaudibles ?

Il n’y a pas de discussion politique sans que la notion de pouvoir ne soit brocardée. Que demandent les salariés qui se mettent en coopérative ? De ne plus être chapeautés par une autorité autre que la leur. Et les intermittents du spectacle ? Le dépassement de la dissociation travail-hors travail. Partir de ce que l’on souhaite pour combattre ce qui est, aborder le présent à partir de ce qui n’est pas encore peut libérer un immense potentiel et changer profondément qui prend l’initiative et de quoi est faite l’actualité.

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Pierre Zarka

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