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Alternatives & Révolutions
29 septembre 2014

Vous ne pensez pas qu'il manque certain-e-s???

Vous ne pensez pas qu'il manque certain-e-s???

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« Échanger pour changer » : la gauche
se met à l'écoute du mouvement social

 

 

 

Samedi à Paris, des acteurs du mouvement social ont fait part à des responsables politiques de leurs critiques de la politique gouvernementale, mais aussi de leurs propositions pour renouer le lien entre gauche politique et gauche sociale.

C’est un format inédit pour une situation politique inédite. Samedi 27 septembre, dans la salle chargée de symboles de la Bellevilloise, quatre cents personnes ont assisté à une rencontre rare entre le monde politique et des représentants du mouvement social. Rare, parce qu’à l’exception de l’invitant, le député socialiste "frondeur" Pouria Amirshahi, les politiques ont été conviés à écouter en silence les acteurs de la société civile, du mouvement syndical, associatif, altermondialiste. Une« première » destinée à refaire connaissance et qui pourrait générer de nouvelles étapes. Elle s’inscrit dans le vaste mouvement de réécriture du logiciel de la gauche en cours depuis plusieurs années.

« La liste des exaspérations ne suffit pas »

Parmi les politiques qui ont répondu à l’invitation, outre de nombreux députés plus ou moins "frondeurs" (Jean-Marc Germain, Laurent Baumel, Emmanuel Maurel, Jerome Guedj, Barbara Romagnan, Pascal Cherki, Christian Paul, Guillaume Balas, Fanélie Carrey-Conte, Michel Pouzol, Daniel Goldberg), Clémentine Autain pour Ensemble, Emmanuelle Cosse, secrétaire générale d’Europe Ecologie-les Verts (EELV), Cécile Duflot, ancienne ministre EELV, Lucien Jallamion, animateur de République et socialisme, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF… La féministe Caroline de Haas est également dans la salle. Répartis de part et d’autre de la scène sur laquelle vont se succéder les intervenants, ils vont devoir écouter la succession des constats, des critiques. Mais aussi, répondant à l’injonction de leur hôte pour lequel « la liste des exaspérations ne suffit pas », des idées pour l’avenir.

Pourtant, le magistrat Serge Portelli commence par évoquer « la déception, la colère » quant aux promesses non tenues. Il est rejoint par Aurélie Trouvé, co-présidente du conseil scientifique d’ATTAC, qui relève qu’après le discours du Bourget, « François Hollande, président de la république, est devenu l’ami de la finance ». Avec un humour grinçant, Anne-Cécile Mailfert, porte-parole d’Osez le féminisme, pointe un président « qui utilise le droit des femmes pour justifier des guerres et déserte, en France, le terrain de la guerre faite aux femmes ». Mohamed Mechmache d’AC le feu ! exprime ensuite la frustration des quartiers populaires, « qui ont voté massivement à gauche, mais dont la main tendue n’a pas été saisie ».

« Réconcilier la gauche et ceux qui l’ont élue »

Contribuant par vidéo, le comédien Philippe Torreton questionne« qui est à bout de souffle ? », allusion à la manière dont Manuel Valls a qualifié le régime des intermittents du spectacle. L’acteur, qui a incarné Jaurès à l’écran, enfonce le clou en utilisant à dessein les mots de l’adversaire : « Un intermittent "coûte" 3.000 euros par an quand un emploi aidé par le Pacte de responsabilité "coûte" 160.000 euros par an" ». Le registre des mots est au cœur de la contribution du psychanalyste Gérard Miller : « Quand François Hollande en campagne électorale dit au Bourget : "Mon adversaire, c’est la finance !", il est parfaitement entendu. C’est après qu’il y a eu un problème d’audition par le peuple (…) À force de parler comme la droite, la gauche pense comme la droite et agit comme la droite. » En écho, Olivier Leberquier, des ex-Fralibs et un des animateurs de la SCOP qui reprend les activités de l’Éléphant, tranche : « Nous ne sommes pas un coût ! Nous sommes des hommes et des femmes qui produisons de la richesse. (…) Et nous ne sommes pas des partenaires sociaux : celui qui nous exploite n’est pas notre partenaire. »

Les mots tapent fort et juste, fortement applaudis par la salle. En aparté, Michel Pouzol, député PS de l’Essonne, se réjouit de ce que des députés de gauche créent un espace « où ces mots sont possibles sans que personne ne crie au crime de lèse-majesté ». Ils sont d’autant mieux accueillis que la plupart des intervenants insistent pour dire que « le mandat n’est pas fini ». « Il y a des réformes symboliques, qui ne coûtent pas cher, qui peuvent encore réconcilier la gauche et ceux qui l’ont élue »,explique Mohamed Mechmache. Parmi elles, « la fin du contrôle au faciès » ou « le prélèvement de 10 % des réserves parlementaires pour financer des initiatives citoyennes », propose l’animateur de la coordination citoyenne Pas sans nous. Même philosophie du côté de Nadia Nguyen, du Réseau Éducation sans frontières (RESF), qui profite de sa tribune pour interpeller les parlementaires présents afin que les jeunes sans papiers scolarisés « soient régularisés et bénéficient d’un titre de séjour pérenne ».

« Ré-enchanter la gauche en écrivant le nouvel imaginaire démocratique »

Autant de propositions qui témoignent d’un refus du renoncement et qui « montrent qu’il y a une alternative possible », conclut Edwy Plenel, co-fondateur de Médiapart. Se félicitant à mots couverts de la présence d’une gauche diverse, il martèle : « L’enjeu n’est pas d’avoir raison tout seul mais de rassembler au-delà des étiquettes. C’est ainsi que nous pourrons ré-enchanter la gauche en écrivant le nouvel imaginaire démocratique à l’heure de la troisième révolution industrielle. » Dans la salle, l’applaudimètre est à son comble. Et Bocar Niane, président de l’association Cité en mouvement, peut se réjouir : « Quand on voit cette salle, on se dit qu’on est pas seuls. Ça donne du courage ! »

Du courage et de la confiance. C’est en tout cas ce qui marque Pierre Laurent. « Ces moments sont indispensables pour remettre au travail, ensemble, les forces de la gauche politique et du mouvement social. » Dans le même sens, Emmanuelle Cosse, qui réfute l’idée d’une « césure entre la gauche et la société civile », se félicite de ces temps de « construction nouvelle à gauche », tout en prévenant : « Il y a aussi un combat à mener contre la droite qui, elle, a son projet idéologique. » Et Pouria Amirshahi peut conclure « sans propositions programmatiques ni consignes ». Il souhaite juste que d’autres réunions aient lieu. Sur le trottoir devant la Bellevilloise, Catherine, militante Front de gauche sans parti du 19e arrondissement de Paris, interpelle une connaissance : « On fait une réplique entre le 19e et le 10e ? »

 

 

 

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