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Alternatives & Révolutions
16 août 2017

LE FESTIVAL DE CINEMA DE DOUARNENEZ FÊTE SES 40 ANS - (L'Humanité)

 

Le Festival de Cinéma de Douarnenez fête ses 40 ans

 

 

SALOMÉ REVAULT D’ALLONNES
MERCREDI, 16 AOÛT, 2017
HUMANITE.FR
“Frontières ?” Alors que le nombre de morts dans la Méditerranée croit à un rythme effrayant, que la politique d’accueil migratoire en Europe se durcit et que l’idée même d’un “tri” entre les migrants est défendue par le gouvernement français, le festival de Douarnenez (Finistère) saisit le sujet des frontières à bras le corps. 
Le festival de cinéma deDouarnenez poursuit l’engagement qui l’a marqué depuis sa création et met à l’honneur pour sa 40e édition le thème des frontières, du 18 au 26 août 2017. Frontières comme barrières rigides et excluantes ? Non, il s’agit de questionner ce terme et de l’envisager d’une tout autre manière comme lieu de rencontres, d’échanges et de passages, souvent douloureux. La ligne arbitraire de ces frontières s’efface sous les pas des hommes, aux récits variés et poignants. De lieux de fermeture et de repli sur soi, elles deviennent, le temps du festival, des lieux d’ouverture, propices aux contacts inédits.
 
A sa création en 1978, le festival de cinéma de Douarnenez s’est organisé autour de la lutte contre la centrale nucléaire de Plogoff et des questions identitaires liées à la culture bretonne. Depuis, le festival s’est élargi et donne la parole à des peuples, proches ou lointains, qui luttent pour leurs identités bafouées, et maintient ainsi son engagement de départ. Une traversée cinématographique des frontières est prévue pour l’édition 2017, ce qui n’empêche pas le festival de proposer des films au thème plus spécifiquement breton. Les prolétaires de la mer, datant de 1968, retrace le parcours des marins du chalutier Flandre-Bretagne qui pêchent au large des côtes écossaises et qui reprennent la mer après trois semaines de grève pour lutter contre leur salaire misérable. Mise à l’honneur de la Bretagne donc, mais sous l’angle d’un cinéma des luttes qui a forgé le festival depuis sa première édition. 
 
Le court-métrage Loin du pays (1970), de Kais Al Zubaidi, projeté pendant le festival, donne la parole à des enfants du camp de Sbeineh près de Damas, qui accueille des réfugiés de 1948 et de 1967. La parole sera aussi donnée à une autre jeunesse réfugiée, dans le documentaire J’ai marché jusqu’à vous. Récits d’une jeunesse exilée (2016) de Rachid Oujdi, qui livre en images le parcours de mineurs isolés étrangers tout juste arrivés à Marseille et dont la protection doit être assurée par l’Aide sociale à l’enfance jusqu’à leur majorité. Du portrait d’Omo, une Nigériane de 17 ans, en passant par celui d’Amam, un Afghan de 13 ans, le documentaire propose des témoignages sensibles et percutants et a reçu le prix du public pour le meilleur long métrage au festival Amnesty International 2017. La programmation prévoit aussi la projection du film Omar, de Hany Abu-Assad, qui a reçu du jury du Festival de Cannes de 2013 le prix Un certain regard. Ce thriller palestinien met en scène Omar, qui vit en Cisjordanie et qui doit “faire le mur” pour retrouver ses amis d’enfance. Boulanger mais aussi activiste contre les militaires israéliens, il entre en résistance et commet un attentat qui tourne mal. 
 
Le festival propose un parcours cinématographique de frontières physiques tout autant qu’immatérielles, ces dernières n’étant pas moins douloureuses pour ceux qui les subissent. Une lutte contre la nécessité de tracer des lignes et de disposer dans des cases, c’est ce qui est suggéré par le documentaire Entre deux sexes (2017) de Régine Abadia, qui propose une incursion auprès de personnes intersexes, “ni vraiment il, ni vraiment elle” et victimes de pressions sociales et médicales. “J’ai compris que je n’étais pas un garçon, pas une fille non plus, j’étais autre chose, et cette autre chose n’existait pas, parce que ce qui ne se dit pas n’existe pas.” témoigne dès le début Vincent Guillot, rangé de force dans la case homme par la médecine et défendant la cause, encore trop peu connue, des personnes intersexes. 
 
Projections, débats, ciné-concerts, paroles de cinéastes, tels que le documentariste indien Anand Patwardhan, et autres rencontres animeront le festival qui se tiendra pendant huit jours sur la place Stalingrad de Douarnenez, rebaptisée, le temps des festivités, place du festival.  

Bande Annonce - 40ème Festival de Cinéma de Douarnenez from Festivaldz on Vimeo.

 

 

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