La Gauche, ça sert à faire une politique de
La Gauche, ça sert à faire une politique de Gauche
Mettre à jour le logiciel pour repartir à l'offensive!
Tout semble le confirmer. Il manque, en France, la force de
gauche organisée et populaire, ayant une pratique nouvelle de
la politique, qui soit l'outil dont pourraient se saisir les
travailleurs/ses, celles et ceux qui subissent la précarité,
les jeunes dans leur majorité, les femmes et les hommes
appartenant à des catégories sociales écartées de la vie politique.
Et dans laquelle ils/elles se sentent bien, apprennent mutuellement,
et puissent y prendre à tous niveaux, des responsabilités.
Une force politique active et partie prenante du mouvement
social, menant, avec énergie, constance, intelligence, une puissante
bataille idéologique, dans toute la société contre la domination
d'une classe de possédants sur l'ensemble de la société, la vie
politique et sa reproduction, les institutions, les médias dans leur
quasi totalité.
La candidature de Jean-Luc Mélenchon, à la dernière élection
présidentielle, a permis que se lève un espoir en ce sens.
La politique menée par Hollande, épargnant les profiteurs de crise
et aggravant souvent la situation
de celles et ceux qui sont déjà dans la difficulté, le chômage,
la précarité, le mal vivre, a créé un contexte où prospère
l'extrême-droite, notamment là où elle est très implantée.
Le fort abstensionnisme dans l'électorat de gauche accentuant ce
phénomène.
L'ouverture de l'UMP aux thèses du FN, avec Sarkozy, Coppé, Fillon
et d'autres, a amplifié la porosité entre droite et extrême-droite.
Le Front de Gauche n'apparait pas comme une alternative ou même
comme élément incontournable d'une alternative possible à l'austérité,
aux injustices, à la monarchie dite républicaine.
Le Front de Gauche vit une crise interne pouvant lui être fatale, qui de
latente est devenue manifeste à l'approche des prochaines élections
municipales.
Mais en même temps, des militant-e-s venu-e-s d'EELV notamment,
sont sensibles à ce que dit le Front de Gauche et souhaitent des
rencontres et même des combats communs.
Dès le début du Front de Gauche, beaucoup de sympathisants, dont je suis,
mais aussi beaucoup de militants de partis et groupes le constituant,
en appelaient à un Front de Gauche "citoyen","ouvert", "dynamique",
"élargi" qui ne soit pas prisonnier des "appareils" des deux principaux
partis qui sont à son origine.
L'addition de forces ne saurait donc suffire à le renforcer si leurs
propres pratiques et celle de l'ensemble du Front de Gauche ne
changent pas radicalement. Le Front de Gauche "par le haut"
c'est forcément l'échec.
Tout est-il foutu?
Non, je ne le pense pas, au contraire. Même si la période est difficile,
il faut construire, innover, inventer, clarifier aussi, à partir de cette
réalité inédite, complexe, dure à vivre, mais aussi à partir des acquis
incontestables du Front de Gauche, et surtout à partir des potentialités,
de la conscience et de la volonté des femmes et des hommes qui ne
veulent pas, et surtout pas en ce moment!, baisser la garde et qui
sont profondément de gauche, d'une vraie gauche de transformation sociale,
de combat contre les inégalités, les injustices, pour une république sociale,
démocratique, laïque où chaque citoyen, chaque citoyenne est à égalité
de droits et de devoirs.
Mais il y a, me semble-t-il, une condition sans laquelle la
"construction/reconstruction" de cette force politique restera
un vain mot, c'est la nécessité de la mise à jour de son "logiciel", c'est à dire
la mise à jour de ses principes fondamentaux, et en premier lieu
de sa nécessaire autonomie politique, de son programme, de sa
pratique politique concrète, du contenu de sa bataille idéologique,
plus en prise sur les réalités, mais aussi sur les représentations,
modelées par la vie concrète mais également par le prêt-à-penser
médiatisé.
Je le répète, il y a une emprise idéologique énorme par médias
interposés, qui se traduit à chaque instant dans les réactions face
à un évènement, dans les échanges les plus banals, dans les débats à la
radio ou la télé, dans la presse...Pour riposter efficacement, il ne
faut ni regarder dans une autre direction ni dire la messe.
Tout ceci peut sembler un peu abstrait mais le combat à mener
exige à la fois réflexion approfondie, luttes concrètes, et pratique,
fonctionnement, novateurs. Un des aspects vient à manquer et l'édifice
s'écroule.
Ces quelques réflexions n'ont donc d'intérêt que confrontées
à d'autres.
Vos commentaires, contradictions, compléments, contestations...sont
donc forcément bienvenus!
JC Salaün