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Alternatives & Révolutions
8 octobre 2014

Regards L’écologie politique, point de

Regards

L’écologie politique, point de convergence
                      de la gauche ?

 

 

Par Nathanaël Uhl8 octobre 2014
L'écologie politique, point de convergence de la gauche ?
 

Reporterre organisait à Paris, lundi soir, une rencontre intitulée "L’écologie au cœur de la reconstruction politique", pour confronter les points de vue sur le mode de la participation citoyenne, et pour amorcer un renouvellement de la gauche.

Après le résultat calamiteux des élections municipales et européennes de ce début d’année, les initiatives pour réinitialiser le logiciel de la gauche fleurissent. Lundi 6 octobre au soir, c’est le site Reporterre qui organise une rencontre débat sur le rôle de l’écologie politique dans l’alternative. Le théâtre Dejazet accueille l’événement et est rapidement plein d’une foule venue interpeller autant qu’écouter les responsables politiques. Sur la suggestion des organisateurs, la salle fait entendre à la tribune qu’elle entend voir les organisations s’entendre sur des aspects très concrets.

L’expérience des luttes communes

Hervé Kempf, co-maître de cérémonie de la soirée avec Élise Aubry, insiste sur la nécessité de dépasser le constat de la« trahison » du Parti socialiste et de sa « dérive oligarchique »pour aller vers la mise en lumière de propositions communes aux forces qui ont mis l’écologie au cœur de leur projet politique. Il appuie son invitation sur les propos des internautes collectés par Reporterre en amont du débat. La salle témoigne, au travers de ses questions, de la même volonté.

Les intervenants, représentant "petits" et "grands" partis mais aussi des mouvements politiques comme Utopia ou eux-mêmes, ne se font pas prier. De Pierre Larrouturou (Nouvelle donne) à Noël Mamère (député apparenté Europe Écologie-les Verts), chacun affirme que l’écologie est incompatible avec le capitalisme. Filant la cohérence, et répondant à l’invitation du premier orateur à mettre le sujet sur la table, le porte-parole d’EELV Julien Bayou, la nécessité d’une action résolue contre le projet de Grand marché transatlantique (GMT ou TAFTA) apparaît comme le premier point sur lequel la diversité politique représentée peut s’entendre. Tout un chacun s’accorde sur la nécessité de réussir la mobilisation européenne du 11 octobre contre le Traité transatlantique.

Les participants, au demeurant, ont déjà « l’expérience de nombreuses luttes communes », relève Corinne Morel-Darleux, du Parti de gauche, en les listant : sortie du nucléaire, refus des gaz de schiste, Notre-Dame-des-Landes, ZAD du Testet dans le Tarn ou ferme des mille vaches… Elle estime que « l’enjeu du climat [ndlr qui fera l’objet d’une conférence internationale en 2015 à Paris] devrait suffire à créer des convergences ». Avant de relativiser l’enjeu écologique s’il n’est pas assorti d’une prise en compte des dimensions sociales et démocratiques. Un point de vue partagé par Noël Mamère, jamais avare d’une remise en cause : « Aucun d’entre nous ne peut dire que l’écologie va régler tous les problèmes. Ce serait de l’éco-totalitarisme. »

« Un changement venu du bas »

Reprenant la balle au bond, la députée socialiste frondeuse Barbara Romagnan souhaite que la loi de transition énergétique, dont l’examen vient de commencer à l’Assemblée nationale, devienne « un outil de répartition des richesses au profit des 8 millions de personnes qui souffrent de précarité énergétique ». Ce projet de loi, dans sa présentation actuelle, est d’ailleurs loin de satisfaire la parlementaire ou les autres intervenants. "Projet bas carbone", il apparaît loin des ambitions en matière de recherche d’énergies nouvelles et encore plus loin d’une véritable "transition écologique". Le texte de loi témoigne plutôt de la difficulté qu’ont les partis « à être le creuset de l’action et de la création politiques de demain », selon les mots d’Anne Le Strat, qui représente le mouvement Utopia.

Dans la critique des partis "traditionnels", Vincent Liegey, du Parti de la décroissance, n’y va pas de main morte. Il appelle à« rompre avec les vieilles pratiques » pour promouvoir « un changement venu du bas, basé sur la réappropriation des espaces, la réappropriation des communs », mettant en exergue les expériences des Indignés, d’Occupy ou de Podemos en Espagne. Pierre Larrouturou poursuit en rappelant que « le mur de Berlin n’est pas tombé grâce à une coalition de partis, mais à la convergence joyeuse des citoyens ». Pour autant, l’économiste passé par le PS et les Verts invite à « se donner les moyens d’incarner une alternative avec le soutien des partis ».Il souhaite aussi « construire les désaccords en allant jusqu’au bout des débats de fond ». Une démarche qui trouve écho dans la proposition faite, au nom d’Ensemble ! par Myriam Martin, de tenir partout en France des « assises de la gauche radicale pour construire les conditions de l’alternative politique ».

La tribune converge, enfin, à diagnostiquer une société où « le mal-être domine », « une société en dépression qui augure des replis identitaires, du renfermement », souligne Barbara Romagnan. Ce qui amène chacun à proposer de réintroduire de la « poésie », selon le mot de Corinne Morel-Darleux, « dans un nouvel imaginaire collectif ». Les boucles du Magnetic Band, groupe de musiciens qui a animé toute la soirée, ont semblé indiquer que c’était possible.

 

 

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