(Photo : François Guillaux/AFP)

 

« Je suis dans une profonde tristesse, dans le désarroi, d’autant que je connaissais quelqu’un qui a été abattu au Bataclan, avec qui j’avais travaillé pour la sortie de mon disque chez Polydor.

Je suis abattu, comme la plupart des gens. Et en même temps, il ne faut pas se décourager. Il faut continuer à avoir une vie normale, à aller prendre des verres avec des amis en terrasse. Sans cela, la vie a beaucoup moins d’intérêt. Il faut continuer à fréquenter les salles de spectacle, à écouter de la musique. C’est ce qui fait que nous sommes dans un pays libre, ces valeurs qui nous réunissent sont celles de l’amitié.

C’est la liberté absolue qui a été attaquée. Il ne faut plus tergiverser comme certains l’ont fait lorsqu’on a accusé les dessinateurs de Charlie Hebdo d’être allés trop loin. On va accuser les gens d’être allés boire un verre ou écouter de la musique ? Il faut qu’on soit forts ensemble.

Pour continuer à vivre ensemble, il faut beaucoup d’autorité de la part de l’État, qu’on soit sûrs de nos valeurs et sûrs d’avoir envie de les défendre ensemble.

Vivre avec la peur ? Je pense que j’ai toujours eu une forme d’inconscience, je n’ai pas tellement peur. Je ne vais pas arrêter de faire des spectacles, de faire mon métier. Sinon, la vie n’aurait aucun intérêt. Il faut qu’on continue à tous vivre ensemble. Peut-être en mieux définissant nos valeurs, qui sont celles de la liberté, de la laïcité, de l’égalité des hommes et des femmes. Des valeurs avec lesquelles il ne faut pas être faible. »