Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alternatives & Révolutions
27 mars 2016

LE NOUVEAU MUSEE DE PONT-AVEN, UN ECRIN POUR GAUGUIN

Télérama

Le Nouveau musée de Pont-Aven, un écrin pour Gauguin
A gauche : l'aile contemporaine. A droite : vue sur le jardin Filiger.

 

 

Le Musée de Pont-Aven rouvre ses portes après trois ans de travaux. De quoi lui permettre de doubler sa surface pour dérouler l'histoire de l'école de Pont-Aven dont Paul Gauguin fut la figure emblématique.

Le musée de Pont-Aven rouvre ses portes après avoir vaincu l'humidité et les mérules. Niché à la pointe sud du Finistère, ce « trou » comme le qualifiait Paul Gauguin (1848-1903) qui y séjourna entre 1886 et 1894, accueille désormais un musée, toujours dédié à l'école de Pont-Aven, mais totalement reconfiguré.

Trois ans de travaux 

Le chantier aura duré trois ans et englouti 8 millions d’euros qu'une coopération entre partenaires privés et publics a financé. Conçue par l’Atelier de l’île, un cabinet d’architectes brestois (maîtres d'œuvre de la rénovation du musée Rodin à Paris en 2015), cette restructuration s'appuie sur deux bâtiments existants, une aile de l’ancien musée et l’hôtel Julia, auxquels se greffe désormais un édifice dédié aux réserves. Le tout s'étend sur 1 700 m2, le double de la surface dans laquelle chaque année 50 000 visiteurs jouaient des coudes. 

Une collection de 4 500 œuvres

Desservi par un escalier en bois, verre et métal, le musée occupe trois niveaux, et sa collection permanente, riche de 4 500 œuvres, est hébergée au dernier étage. Elle retrace la vie artistique de Pont-Aven dans un espace « entièrement repensé », comme l'annonce la conservatrice, Estelle Guille des Buttes-Fresneau. C'est peu de le dire ! Fractionné en dix sections, le parcours, à la fois chronologique et thématique, est accessible à tous grâce à des outils multimédias (points d'écoute, borne interactive, livre sonore, etc.) et un code couleurs – élaboré d’après Le Talisman (1888) de Paul Sérusier – qui correspond à chaque subdivision : aubergine pour la mise en contexte, rouge pour le cabinet Gauguin, gris pour le Japonisme… Seule réserve : le jaune (pour la quête spirituelle) absorbe certaines œuvres comme Les Porcelets de Sérusier. L'accrochage débute dans les années 1850 avec les tableaux de peintres étrangers, venus s'installer dans le bourg pour « la variété des paysages, la beauté des coiffes et des costumes traditionnels mais surtout pour la prévenance des “bonnes hôtesses”, précise la conservatrice, qui, telle Julia Guillou, accordait gîte et couvert avec facilités de paiement ».

 

Vue de l’aile contemporaine du musée sur le jardin.

Vue de l’aile contemporaine du musée sur le jardin.

© Dominique Leroux

 

Avant et après Gauguin

L'autoportrait de Robert Wylie (1839-1877), cheveux longs et barbe broussailleuse annonce la bienvenue au visiteur. Arrivé à Pont-Aven en 1864, il aimait tant ce village (il est enterré dans le caveau familial de Mademoiselle Julia) qu'il draina dans son sillage l'impressionniste Mary Cassatt (1847-1926). Mais c'est évidemment l'arrivée de Paul Gauguin qui amplifie la notoriété de Pont-Aven. Le musée lui dédie donc un cabinet dans lequel sont présentées quatorze œuvres parmi lesquelles quelques zincographies extraites de la suite Volpini (celle que Gauguin présente lors de l'exposition universelle de 1989), reconnaissables à leur couleur papier velin jaune. Quatorze, en dépit de la générosité des Amis du musée et des prêts consentis par le musée d'Orsay comme les Lavandières à Pont Aven (1886), c'est peu pour les amoureux de « Koké le Maori » ! D'autant que les pièces exposées ne sont pas représentatives de l'esthétique fondée sur les aplats de couleurs pures cernées de contours noirs qui définit l'Ecole de Pont Aven. Qu'importe, le parcours propose bien d'autres joyaux comme l'étude et la peinture de Madeleine au Bois d'Amour d'Emile Bernard (1868-1941) issu de la collection du musée d'Orsay, ici pour la première fois réunies.

Boiseries XIXe et design XXIe siècle

Le deuxième niveau du musée, consacré aux expositions temporaires, présente jusqu'au 18 septembre trois générations de peintres issus de la famille Rouart, collectionneurs, mécènes et artistes. A ne pas rater non plus, au premier étage, l'ancienne salle à manger de l'Hôtel Julia, où vivaient les peintres à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle a été réhabilitée en petit salon où se dérouleront concerts, conférences, et autres réceptions. Si les boiseries et les moulures d'époque ont été conservées, ce vaste espace est aujourd'hui éclairé par trois luminaires dont les lignes simplifiées évoquent le synthétisme des artistes de Pont-Aven. Conçus par Matali Crasset, ils projettent leur lumière sur des tapis circulaires inspirés de la palette chromatique de Maurice Denis, Paul Sérusier et Emile Bernard. La designer n'est pas la seule à s'être laissé guider par les œuvres des compagnons de Gauguin. Les paysagistes de l'Atelier de l'île ont, quant à eux, bien observé Paysage rocheux, le Pouldu de Charles Filiger (1863-1928) afin de créer un jardin intérieur en terrasse. Un jardin-tableau où pousseront bientôt bruyères, ajoncs et graminées, une végétation si bien représentée par l'école de Pont-Aven. 

Musée de Pont-Aven, place Julia. Tél. : 02 98 06 14 43. www.museepontaven.fr Entrée libre du 26 au 28 mars

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Albums Photos
Alternatives & Révolutions
Pages
TWITTER
jcS @Revocit

L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes - Karl Marx-gauchedegauche.canalblog.com .

http://gauchedegauche.canalblog.com

     
Publicité